Nous avons tous été enfant un jour et nous en restons plus ou moins conscients. Pourtant, toute notre existence vivra en nous l’enfant que nous étions autrefois. Cette présence intérieure tendre et fragile se devine parfois dans un regard malicieux, dans la fossette d’un sourire, dans une moue boudeuse, même chez une personne âgée.

L’influence des enfants intérieurs sur les comportements des adultes est sous estimée. Par exemple, la peur du «non» est très enfantine, mais qui peut prétendre ne s’être jamais laissé arrêter par la crainte d’un refus ? De la même façon, beaucoup de nos réactions, même dans nos relations professionnelles, sont directement connectées à nos blessures d’enfance. Quels sentiments originels d’abandon, d’humiliation, de trahison, d’injustice ou de rejet se réveillent en nous quand notre quotidien ne répond pas à nos attentes ? Ignorer son propre passé est donc le meilleur moyen de le laisser entrer en résonance à sa guise avec le présent, donc de nous donner des réactions inappropriées. D’un autre côté, y faire face peut se révéler très douloureux. Un cadre thérapeutique sécurisant peut alors être nécessaire. Guérir de notre histoire joue néanmoins un rôle essentiel dans notre épanouissement. Quand l’enfant intérieur est heureux et confiant, il vous fait rayonner de bien être. Quand il est malheureux, craintif ou carencé, il inhibe toute la personnalité.

Lorsqu’on est parent, enseignant ou éducateur, ce travail sur soi devient indispensable car les enfants ont le pouvoir redoutable et magique de communiquer, de manière silencieuse, inconsciente et fulgurante avec l’enfant que nous étions au même âge et cela génère parfois chez nous, les adultes, de fortes réactions émotionnelles.

Cela explique pourquoi certains parents semblent monter en épingle les incidents scolaires survenus à leurs rejetons : qu’ont-ils bien pu vivre au même âge qu’ils cherchent à réparer ?

A l’extrême, cela explique aussi la maltraitance. L’adulte maltraitant cherche autant à faire taire l’enfant extérieur que son enfant intérieur, tandis que parallèlement son enfant intérieur se venge de son propre vécu en le reproduisant. Cela peut devenir une chaîne de transmission sans fin. Heureusement, l’inverse est également vrai : un adulte à l’enfant intérieur serein et joyeux transmet dans son éducation beaucoup de confiance et de permissions et cela aussi est contagieux.

Pour votre propre plénitude, il est important que votre enfant intérieur soit entouré de chaleur, baigné d’amour, dans les bras d’un parent positif virtuel, qui peut très bien être vous-même. C’est souvent par la relaxation et le rêve éveillé que l’on procède à l’adoption de son enfant intérieur. En s’appuyant sur des souvenirs, des photos, on peut visualiser l’enfant que l’on était autrefois et s’imaginer le prendre dans ses bras, le câliner, lui donner tout ce qu’il aurait eu besoin de recevoir en son temps pour être épanoui : protections, encouragements, permissions, explications parfois et surtout amour inconditionnel. Cette rencontre avec soi-même peut être un moment très émouvant. L’objectif est qu’à l’issue de l’exercice, l’enfant intérieur ait retrouvé son naturel, son insouciance et sa joie de vivre et qu’il ose se blottir voluptueusement dans les bras de votre partie adulte.

Dès que l’enfant intérieur se sent adopté par la personnalité adulte, il s’apaise. Dans peu de temps, vous devriez ressentir une gaieté, une légèreté et une force intérieure nouvelles et confortables.

Lorsque l’enfant intérieur est en paix et en sécurité, c’est tout le traitement des états d’âme quotidiens qui en est facilité. Alors, quand ça ne va pas, quelle qu’en soit la raison, bercez, câlinez, consolez, aimez autant vous pourrez votre « pitchounet» intérieur.